Comme prévu au départ lors de la préparation des vacances, c’est là que nos routes se séparent, à Francis et à moi !
Rassurez-vous, seulement pour deux jours et une nuit !
En effet, Francis est
tenté par la route de montagne « Transalpina », et je le serais aussi
sauf qu’intégrée dans notre circuit soigneusement élaboré pendant des
semaines, ça ne « rentre » pas, niveau kilométrage, du moins de mon
point de vue : au fil des années de voyages à moto, je me suis aperçu
que pour bien profiter de mes journées en prenant mon temps, et arriver
assez tôt au logement, je préférais m’en tenir à des étapes de 180 km par jour maximum, de préférence moins.
Or l’étape que j’avais prévue faisant déjà 185 km, je ne voulais pas la rallonger.
Francis est en théorie
d’accord avec ma…théorie, sauf que la Transalpina, ben, ça le titillait
fort ! Après moult calculs, il a donc été décidé qu’on se séparerait ce
matin à Timisoara, et qu’on se retrouverait le lendemain soir à Sibiu,
où on reprendrait notre route commune.
Pour moi, ces deux jours représentaient 300 km, soit une confortable moyenne de 150 km par jour (j’avais prévu une étape plus courte le lendemain pour visiter un « folk park », voir plus loin ! )
Lui en fera 490 en tout lors de ces deux jours!!
Après cette explication, revenons à nos moutons.
Après un copieux
petit-déjeuner à la Casa Leone, et révision de Francis de ses « fiches
de direction », car il n’a plus de GPS en Roumanie ( son GPS n’a que
l’Europe de l’Ouest, et s’arrêtait en Autriche ),
|
Pdj à la Casa Leone |
|
Comment survivre sans GPS? ;-) |
nous partons, ensemble
pour quelques kilomètres, le temps que mon GPS le sorte de Timisoara et
le mette sur la bonne route. Il part plein est sur la route directe
vers Deva ( mais qui ne sera pas son étape de ce soir, contrairement à
moi ! ), alors que je rallonge un peu ma route pour emprunter la route
verte un peu plus au nord-est.
Après un début correct, les 30
kilomètres que je fais ensuite sur des petites routes « blanches » ( les
couleurs des routes font toujours référence à la carte Michelin ! )
traversant des villages roumains assez semblables à leurs homologues
hongrois,
|
Village roumain |
sont assez pénibles, car la route est de mauvaise qualité,
parfois mal pavée sur certains tronçons. Heureusement, ça ira mieux
ensuite sur la rouge E68, du moins pour la relativement bonne qualité du
macadam, car par contre, elle est super chargée en camions, beaucoup
transportant des voitures ( j’ai vu des dizaines de Golf et de Dacia ! ) :-/
|
Camion chargé de voitures sur la E 68 |
Mais je suis en vacances, il ne pleut pas, je ne suis pas pressée, et je suis dépaysée par les villages et la campagne, alors les kilomètres défilent quand même agréablement.
Premier plein en Roumanie à 5,93 lei le litre, soit 1,48€, ce qui est très cher pour le pays !
Voilà un point sur
lequel on avait été mal renseignés, ayant lu sur internet qu’il était
aux alentours d’1,35€ ! Et vu le nombre de km qu’on va faire en
Roumanie…
Pause Coca dans le petit bar ( car il ne fait pas de café! ) d'un
village : 2,5 lei ( environ 0,62€! ) : je donne 3 lei au patron, il n'a
pas de monnaie à me rendre donc me le laisse à 2 lei, je veux lui
laisser les 3 lei, il refuse, je baragouine le seul mot roumain mémorisé
pour l'instant ( mais ô combien générateur de sourires :-) ) :
"multumesc" ( moultsoumesc en phonétique zouzoutienne. Le "t" se
prononçant "ts" quand il a une cédille en-dessous, mais je n'ai pas le
bon clavier pour vous mettre la cédille ;-) )
Bref, il me répond un très italien "piacere" ( le roumain est une langue latine! ) avec un sourire, que je lui rends :-)
Pour
ce que j'en ai vu pour l'instant, les autochtones sont d'un abord un
peu "brut de fonderie" au départ, mais se dérident très vite dès qu'ils
voient qu'on fait un effort, par qq mots ou gestes, pour se faire
comprendre.
Tout au long de
la route verte jusqu’à Deva, j’ai de belles collines boisées à main
gauche, et une plaine avec des collines plus au loin à droite.
Ma « première » église en bois est assez abîmée, mais en tant que première, je l’honore de pas mal de photos ;-)
|
Eglise en bois en Roumanie |
En rentrant dans
l’enceinte pour mieux la photographier, je tombe sur deux dames venues
fleurir des tombes et l’une d’elles, contente de voir qu’une étrangère
s’intéresse à son église, m’entraine vers une affiche à côté de la porte
d’entrée, et me montre fièrement une date : 1491 ! La Dame de Bois date
donc de cette époque, respect à elle !
|
Eglise en bois de Vulcez, Roumanie |
|
Eglise en bois de Vulcez, Roumanie |
La première dame essaie
de m’expliquer avec trois mots de français et moults gestes qu’elle a
été à Paris quand elle était petite, et qu’elle en garde un souvenir
ébloui.
Ca fait tout de suite
tilt dans ma tête : en plus d’échantillons de parfum français et de
jouets récoltés au fil de l’année dans mes magazines partant au pilon,
j’ai aussi emporté une dizaine de cartes postales de Paris, pour montrer
d’où je viens. Je lui donne donc une carte de la Tour Eiffel, dont elle
se rappelait bien, et elle est enchantée du petit cadeau :- )
Tant que j'y suis, je lui donne
aussi un échantillon de parfum et elle me remercie chaleureusement : je
suis toute fière de lui sortir le 2ème mot de roumain mémorisé tout
récemment : "piacere" ( je ne connais pas l'orthographe exacte! ) ;-))
Je repars et au bout
d’un moment, revenue sur la nationale pleine de camions, je vois un
modeste restaurant sur le bord de la route, dans un ravissant
environnement de centrale électrique et d’usine de béton ( en plus de la
poussière et du bruit provenant de la Nationale ;-D) qui m’attire par
un panneau aguicheur : menu à
12 lei (
3€ )!
|
Restaurant le long de la Nationale, Roumanie |
Je me dis qu’il faut que je tente, pour voir ce qu’on peut avoir en Roumanie pour ce petit prix.
Comme le patron du bar pas longtemps avant, un peu de froncements de
sourcils devant l'étrangère qui arrive et qui ne parle pas roumain. Mais
la dame se déride vite devant mes efforts pour me faire comprendre, et
éclate même de rire quand, après lui avoir fait comprendre que je savais
ce qu'était du "porc" dans le menu ( même mot qu'en français! ), je ne
savais par contre pas ce qu'était du "pui" ( car il y avait le choix
entre l'un ou l'autre ), peut-être du "meuhhh"??? Ou alors du
cot-cot-cot, avec les bras faisant des battements d'ailes : oui,
hoquète-t'elle de rire, c'est bien du poulet ;-)
Hop, un troisième mot
d'appris, et une patronne dans ma poche ;-))
Elle est maintenant aux petits soins avec moi :-)
Quand
j'apprends qu'elle ne vend pas de vin, je lui demande si je peux
apporter ma propre bouteille ( en fait, un reste de vin du resto d'hier
précieusement transvasé dans une bouteille d'eau ;-) ) et elle me répond
immédiatement d'un franc "da, da!!" :-)
Je me suis donc régalée
d'une soupe de tomate-oignons aux boulettes de porc, d'une salade de
betterave, d'escalopes de cot-cot à la purée, d'une bouteille d'eau et
d'un bon café-noisette pour 17 lei ( 4,25€ ), cool :-)
Arrivée à Deva
un peu
après 13h, comme je vois une ruine de château sur une hauteur, et que je
la vois fléchée peu après ( Cetate, qui doit vouloir dire citadelle ),
je décide de monter la voir.
En fait, pas la peine
d’y monter à moto, juste après la bifurcation je tombe sur un
funiculaire qui y monte ( installé en face d’une patinoar ;-D )
Il a l’air si beau si
neuf que je me demande s’il est encore en construction ou déjà ouvert :
chouette, c’est bon, je peux le prendre ! 2,50€ l'aller-retour, ça va!
Bon, la montée est bien
sympa, avec un beau panorama, mais sur place, comme le château est en
travaux de restauration, on ne peut pas voir grand-chose, c’est pas
grave, je suis quand même contente d’être montée, d’autant plus que la
vue sur la ville m’a permis de repérer une rue où il y a un beau
bâtiment, que je vais essayer d’emprunter une fois redescendue :- )
|
Vue depuis la citadelle de Deva |
| |
Citadelle de Deva |
|
Vue depuis la citadelle de Deva |
|
Citadelle de Deva |
|
Vue depuis la citadelle de Deva |
|
Vue depuis la citadelle de Deva |
Ensuite, après être passée devant le beau bâtiment repéré du haut de la citadelle ( a priori l'hôtel de ville ),
|
Hôtel de Ville de Deva |
je me dirige vers mon hôtel, excentré, et je me demande si mon GPS
ne se trompe pas d'adresse car ma "Vila Paradis"
http://www.vilaparadis.ro/galerie-foto
a l'air de se trouver
en plein coeur d'une cité HLM ;-DD
Ben non, pas d'erreur, c'est bien ça. Bel hôtel très bizarrement situé!!
|
Vila Paradis à Deva |
|
La vue depuis le parking de l'hôtel |
Tant pis, j'y vais quand même!
Bon
accueil de deux réceptionnistes parlant assez bien anglais, ma chambre
"supérieure" avec wifi va me coûter 33€ avec le pdj, pas de problème, je
prends. Elles me rassurent toutes les deux quant à la sécurité du
quartier, bon, ben je verrai bien demain si ma moto est toujours là et
pas dépouillée ;-D
Ma chambre est très belle, et le papier peint...montre des scènes de Paris, c'est un signe ;-))
|
Papier peint de ma chambre ;-) |
Il
y a juste la "vue sur HLM" qui est discutable, mébon, on ne peut pas
tout avoir et puis les filles ont eu la gentillesse de me donner une
chambre avec vue sur le parking et ma moto, pour me rassurer ;-)
Après un petit tour de
la ville ( bôf ),
|
Deva, Roumanie |
|
Deva, Roumanie |
|
Deva, Roumanie |
|
L'hôtel de Ville de Deva sous le soleil |
|
Deva, Roumanie |
|
Deva, Roumanie |
j’ai été boire un coup dans un pub irlandais,
|
Pub irlandais à Deva |
où j’ai
demandé conseil à la serveuse pour un resto : elle m’a conseillé le
Castelo tout proche, où je suis allée manger, en terrasse, une belle
entrecôte aux cèpes avec de la mamaliga à la crème :-)
|
Restaurant Castelo, Deva |
En retournant à ma moto, je suis tombée sur une famille dont l'enfant bavait de toute évidence devant mon fougueux destrier.
Bon, le père sans doute aussi, et il m'a demandé si son fils pouvait
monter dessus qq secondes. Bien sûr, et j'ai même immortalisé
l'évènement ;-)
|
Fan de ma moto à Deva |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire