vendredi 30 septembre 2016

Pérou 26 mai, de Lampa à Raqchi, Altiplano péruvien.



Grand ciel bleu à mon lever, ça fait plaisir :-)



Le pdj est encore une fois très modeste. Tellement modeste qu'il n'y a même pas de lait, et ça, c'est un vrai coup dur pour moi.
Je profite donc de ce que le marché est juste à côté pour y aller en coup de vent et je rapporte une brave boite de lait Gloria concentré qui sauvera mon pdj!




Une grosse journée de roulage m'attend, avec 240 km jusqu'à Raqchi.
Quelques kilomètres après le départ, en pleine ligne droite à donf à 110 km/h ;-), aglups, je vois ma visière se détacher, heureusement que d'un seul côté.
Je m'arrête et je ne peux que constater qu'elle ne s'est pas juste déboîtée à cause de ma folle vitesse : l'attache a cassé, rien à faire pour la remettre en place :-(
En bonne fille positive, je me dis que j'ai de la chance que ça m'arrive à seulement deux jours de la fin de mon périple à moto ( demain soir, j'arrive à Cusco ) et en bonne fille routarde, je sors de mon sac le rouleau de scotch qui ne me quitte jamais en voyage. On va faire avec les moyens du bord!



C'est pas très pratique de ne plus pouvoir soulever la visière, mais c'est mieux que de ne pas en avoir du tout!
Encore quelques routes en travaux, où là, je suis contente que ma visière soit fermée ;-)

















Et me revoilà "on the road", à moto, sous un magnifique ciel bleu, la route, que dis-je, le monde est à moi, je profite pleinement de mon voyage, grand sourire béat aux lèvres... C'est la belle vie!




Je repasse par Pucarà où cette fois le soleil est "dans le bon sens" pour photographier le nom de la ville des "torritos". Et la statue, vue de l'arrière, me confirme qu'il s'agit bien de taureaux, pas de vaches ;-)




Arrivée à Ayaviri, je me rappelle que Michaela, la motarde canadienne rencontrée au début de mon périple, travaille dans ce petit bourg. J'ai juste retenu qu'elle travaillait dans une "maison d'art".
A tout hasard, je demande à quelques habitants s'ils connaissent une "casa del arte" et l'un d'eux me dirige vers une maison joliment colorée.
Hélas, elle est déserte. A tout hasard, je la prends en photo pour montrer demain soir à Michaela qu'au moins j'ai essayé de la trouver ;-) Il s'avérera que ça n'était pas cette maison-là ;-D





Les somptueux paysages de l'Altiplano recommencent à défiler sous mes yeux enchantés.


























La voie ferrée longe la route :






Je pourrais passer ma vie à rouler ainsi à moto sur les routes du monde, c'est vraiment mon trip profond!
Hélas, je n'aurai jamais les moyens d'en faire un loisir à plein temps...Mais bon, pas grave, en attendant, en ce moment, j'en profite à fond : CARPE DIEM!
Ah, pour revenir à des considérations plus terre-à-terre, il faut que je vous parle des ralentisseurs sur les routes! C'est une vraie plaie, ils sont très haut, il faut vraiment les passer à 10/20 km/h si on ne veut pas être trop secoués. Bon, OK, je sais bien que c'est le principe, mais ça pourrit vraiment le rêve du "je roule nez au vent sans m'occuper de rien dans ces beaux paysages" OUPS, je saute par-dessus ma selle!!


Car si celui que je vous montre là est bien visible, il y en a beaucoup qui ne sont ni signalés en amont ( ou mal ) ni peints, donc presque invisibles, et je me suis fait surprendre plus d'une fois :-/
Les plus ennuyés sont les routiers avec leurs énormes camions. Ils doivent vraiment passer ces horreurs au pas, ce qui fait que sur de belles grandes routes droites on les voit parfois ralentir brusquement devant soi, ce qui est assez dangereux. Il y a très souvent des voitures qui profitent de ces bosses pour doubler les camions parce qu'elles peuvent y rouler un peu plus vite qu'eux!
Pour vous dire à quel point ces saletés obligent à ralentir vraiment beaucoup : ce sont les lieux de prédilections des vendeuses ambulantes, qui savent que là, on pourra observer de près leur marchandises ( choses à grignoter, eau... ).
Moi qui n'aime généralement pas prendre une route deux fois ( j'aime changer, faire des boucles plutôt que des aller-retours ), là, je suis bluffée. Même si j'ai souvent constaté que, particulièrement en montagne, si on prend une route alternativement dans les deux sens, on ne voit pas les paysages sous un même angle, là, j'ai vraiment l'impression de n'avoir jamais mis les roues sur cette route! Je ne reconnais rien de mon trajet aller, effectué pourtant il y a seulement quelques jours! C'est au point que je me demande si je suis sur la bonne route. Mais je dois me rendre à l'évidence quand j'arrive au Col Abra de la Raya. Bon, ben tant mieux, je me suis régalée autant à l'aller qu'au retour, c'est parfait!













Arrivée à l'entrée de Sicuani, je commence à avoir un petit creux, il faut dire que mon frugal pdj est assez lointain.
Je passe devant un restaurant que j'avais repéré lors de mes prépa ( enfin, à défaut de mieux, car a priori point de restaurants gastronomiques dans cette ville ), mais je suis découragée par la vue de deux bus de Tamalous garés devant :-/ Je n'ai pas signé pour un Pérou en solo pour manger au milieu de 80 touristes braillards.
Je subis bien assez ça quand je pars en voyage organisé, en tant que Tamaloue moi-même ;-)
Je continue donc vers le centre-ville. Je cherche aussi une banque pour changer à nouveau quelques dollars.
Puis je tourne en cherchant un resto qui pourrait avoir l'air sympa. Je suis difficile aujourd'hui, je n'en trouve pas, c'est donc résignée que je décide de retourner à la Pascana. Madame Bonnétoile ne m'avait finalement pas abandonnée : plus aucun véhicule sur le parking, mais le patron accepte quand même de me recevoir, même s'ils vont fermer! Je m'installe donc toute seule dans ce grand restaurant et, ma foi, le buffet qu'ils proposent n'est pas si mal :-) Je prends ensuite tout mon temps ( après avoir demandé son accord au patron ) pour aller voir les lamas, alpagas, vigognes et autres guanacos qu'ils ont dans un terrain aménagé derrière le resto. N me demandez pas de les différencier, lisez plutôt ça. Un petit coin de paradis, en fait, cet endroit, entouré de montagnes et avec des cascades pas loin! Enfin... paradis quand il n'y a pas de Tamalous ;-) Ah, et petit défaut quand même : il n'y a pas de wifi ;-)





















































Les cascades près de Sicuani.
Tiens, en parlant de camélidés, je ne résiste pas à la tentation de vous citer ce poème de Robert Desnos, appris quand j'étais gamine. Si je ne le case pas là, je ne le caserai jamais ;-)

Le lama.

Lama, fils de lama
Et père de lama,
Cousin de l’alpaca*,
Frère de la vigogne,
Frère du guanaco
A pour toute besogne
D’écouter les échos
Et fuir le loup-garou
Qui vit sous son climat :
Il habite au Pérou
Capitale Lima.

*alpaga ou alpaca?




Plus loin, un peu avant Raqchi, je fais une pause café noisette chez Feliphon, qui est un restaurant prévu pour recevoir des bus de touristes. Ça fait un peu bizarre d'être seule dans cette grande salle. Vive le décalage!





Service original, ou au moins c'est la première fois que je le vois, mais je me demande si ça n'est pas quelque chose d'habituel ( j'ai pris très rarement du café dans les restaurants depuis mon arrivée ) : le café, très fort, est servi froid dans un petit carafon, qu'on rajoute selon la force qu'on veut dans une tasse...remplie d'eau chaude!
























La vue depuis la salle est grandiose! Mais il n'y a pas de wifi :-/




Je me dis que je vais arriver bien tôt à Raqchi, mon étape présumée pour ce soir.
Et comme j'ai déjà visité le site, et qu'il n'y a pas grand-chose d'autre à faire ( et il n'y a pas non plus de wifi ;-) ) j'hésite à passer pour annuler et continuer ma route. Mais Cusco est quand même à 2h de trajet, je vais arriver en plein dans les bouchons de sortie de boulot et sans avoir de logement de réservé...
Je me décide donc à aller quand même loger chez l'habitant à Raqchi, ça me fera du bien, pour une fois, de me poser quelques heures sans rien faire, d'autant plus que je suis encore bien fatiguée par mon insolation.



Je comprends rapidement que j'ai fait le bon choix : je suis accueillie avec force sourires par des dames de la communauté, dont une m'emmène vers les chambres, sur un chemin un peu à l'écart du mini-village, mais où il y a aussi d'autres maisons. Je la suis doucement à moto. Finalement, il ne s'agit pas d'Esther, chez qui je devais loger à l'origine. Elle a sûrement dû accueillir d'autres touristes avant et c'est maintenant au tour de Conception de s'occuper de moi. En fait, si je comprends bien, un bâtiment est dédié aux chambres chez l'habitant et un autre à la cuisine/salle à manger et chaque famille y accueille les hôtes à tour de rôle. Beau fonctionnement communautaire ( comme sur le lac Titicaca, en fait ).
De mémoire, la demi-pension coûte 60S.







La chambre est modeste mais grande et bien sympathique. La salle de douche est commune. En y entrant, je me dis que j'aurai peut-être une douche chaude ce soir en voyant le pommeau électrique mais là encore, mes espoirs seront déçus : même en attendant un bon moment, l'eau passera juste de glaciale à froide ;-D
Mais petit luxe, comme à la Casa Romero, les serviettes sont brodées au nom de la communauté :-)





Comme c'est un tout petit village super calme et un peu à l'écart de la grand-route, je pensais laisser ma moto garée devant le logement, cadenassée.



Mais Pio, le mari de Conception, ne l'entend pas de cette oreille. Il me fait comprendre par gestes que le risque n'est pas vraiment le vol complet de la moto, mais qu'on me vole des morceaux, comme par exemple les rétroviseurs :-/ Le problème c'est que là encore, le pas de porte, en pierre, est très haut ( plus qu'à Lampa, et des deux côtés, sans petite pente bétonnée d'un côté )
Je m'inquiète beaucoup pour les risques de rayures sur le pot ou ailleurs, quand ils l'empoignent, lui et sa femme, pour la faire passer à l'intérieur, mais finalement, tout s'est bien passé, ouf! Ça aurait été frustrant de l'abîmer la veille de la rendre au loueur!
Une fois ce problème réglé, j'explique à Conception que je vais aller me promener dans le village. Gentiment, voyant mon beau coup de soleil, elle me propose de porter son chapeau typique à large bord pour l'occasion ;-) Je prends soin aussi de mettre ( pour une fois! ) mes lunettes de soleil, j'ai donc une..."certaine allure" pour ma balade, et je fais sensation auprès de ces dames ;-D




Ah, au fait, pour les marcheurs que ça pourrait intéresser : elle m'a aussi proposé de monter voir une espèce de temple, mais quand elle m'a montré où c'était, tout en haut d'une colline, j'ai déclaré forfait ;-)
Le temps est splendide et il fait frais, j'adore!






Le chemin qui mène aux chambres chez l'habitant





Retour sur la place principale du village, que j'avais vue il y a quelques jours. Les derniers touristes sont partis, le site des ruines ferme, les dames de la communauté commencent doucement à remballer leurs étals de babioles.
















Je remonte la seule "rue" ( chemin ) du village. Je prends un jus d'oranges pelées et pressées devant moi avec des outils spécifiques et ingénieux. Je ne vois pas trop l'intérêt de les peler de la sorte avant de les presser, mais peut-être que le gars vend ces machines?






















Peu importe, le jus est bon et pas cher : 0,60€ :-)




Le chemin étant court, je retourne rapidement sur la place où je me pose pour observer le ballet des commerçantes affairées. Je suis la seule touriste. Avant de repartir à mon logement, je propose à une vieille dame de prendre sa place pour aider sa collègue à rentrer une table pleine de souvenirs. Faute grave : je m'aperçois que c'est bien lourd et avec l'altitude ( dans les 3.500 m ), je m'essouffle au bout de trois pas, mais je résisterai jusqu'à la maison où on va ranger la table, il y va de la réputation de solidarité des Français ;-))
J'ai bien fait de prévoir de ne faire aucun effort pendant ces vacances ( à part la visite du Machu Picchu, très tranquillement ) : je n'aurais pas supporté ;-DDD Vive la moto qui fait tout le boulot pour moi!
Retour au logement où je repère la "cocina", pour le dîner de tout à l'heure.
A 19h, j'y retourne pour manger, à mon grand plaisir, avec mes hôtes ( c'est la première fois pour tout un repas! ) et une amie voisine. 
Bien sûr, il y a la barrière de la langue, mais avec quelques mots d'espagnol, les mains et Google Traduction ( j'ai bien rechargé à fond mon smartphone dans la chambre! ), on échange quand même pas mal ( je comprends une partie de ce qu'ils disent ), et encore plus quand le gars sort un ordinateur portable : nous y regarderons des tas de photos de France, qu'on commentera en rigolant! ( mais il n'y a pas de wifi )
C'est marrant ce contraste entre le modernisme de l'ordinateur ( alors qu'ils ont une petite radio très basique ) et le four à bois ;-)
Après quelques photos au moment du service de la soupe, je laisserai tomber l'APN pour me consacrer à "communiquer" avec cette sympathique famille ( à qui j'ai donné mon dernier sac de jouets et d'échantillons de parfums qui, encore une fois, ont fait fureur auprès des dames ).






Nuit glaciale, mais j'ai l'habitude, et sous les tonnes de couvertures, ça se passe bien.
De toute façon, je ne suis pas frileuse, je serais bien plus malheureuse s'il faisait très chaud! Vive l'altitude!




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